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Le débarquement au piano….
A propos des Nocturnes…..
Je vous fais partager mes découvertes musicologiques lors
de mes recherches pour interpréter au mieux les compositeurs
que je travaille. Je travaille actuellement le premier nocturne de
John Field…
Pianiste et compositeur irlandais, né à Dublin, probablement le 26
juillet 1782 (il est baptisé le 5 septembre 1782), mort le 23 janvier 1837
à Moscou. Ses nocturnes pour piano – terme qu’il est le premier à
utiliser, pour l’une de ses pièces, en 1812 – exerceront une grande
influence sur Chopin.
( CHOPIN FRÉDÉRIC (1810-1849)FIELD JOHN (1782-1837)
John Field apprend la musique d’abord dans son foyer, auprès de son
père et son grand-père, puis à Londres, auprès de Muzio Clementi,
qui l’emploie comme démonstrateur et vendeur de pianos en échange
de ses leçons. John Field accomplit sous sa férule de rapides
progrès et, en 1802, l’accompagne à Paris, puis en Allemagne et en
Russie. Ses talents de pianiste et de compositeur sont bientôt reconnus,
et il s’établit en 1803 en Russie, où il jouira pendant un temps d’une
position de professeur apprécié et en vogue. Field fera de grandes
tournées en Europe pendant les trente années suivantes. Il passe pour
être l’un des premiers pianistes à avoir développé l’utilisation de la
pédale forte,(de droite) à la fois dans les indications portées sur ses
compositions et dans ses interprétations au piano.
John Field est l’un des premiers virtuoses du piano et il s’affirme,
par son style et par sa technique, comme un étonnant précurseur de
Chopin. Le compositeur est au sommet de son art dans les pièces courtes,
où son invention mélodique et ses intentions expressives s’expriment
mieux que dans les œuvres de plus grande ampleur, comme ses
sept concertos pour piano ou ses quatre sonates pour piano.
Le mot nocturne, en musique, désigne moins une forme spécifique
qu’un instant poétique, un « moment musical », dont la nuit est le prétexte.
Certes, au XVIIIe siècle, on rencontre le mot notturno ou Nacht-Musik
appliqué à dessuites instrumentales, divertissements ou cassations,
musiques décoratives conçues pour la délectation plus ou moins attentive
de la haute société, telle la célèbre Petite Musique de nuit (Eine kleine
Nacht-Musik) de Mozart.À l’époque romantique, le nocturne devient une
pièce d’intimité, une rêverie essentiellement destinée au piano. Le premier
qui utilisa le terme fut le pianiste irlandais John Field (1782-1837), qui fit
une carrière internationale de virtuose et de professeur.
Il séjourna longtemps en Russie, où il fut le maître de Glinka. Sur vingt nocturnes
qui lui sont attribués, douze seulement ont été authentifiés. Le halo romantique
qui entoure la mélancolique Irlande contribua à la popularité de ces premiers
nocturnes, qui eurent surtout le mérite d’ouvrir la voie à Chopin…..
On doit dix-neuf nocturnes au maître polonais. La forme Lied y est le plus
souvent utilisée. Mais dans ce moule très souple, Chopin nous livre ses états
d’âme, ses élans, ses fantasmes, dont le mystère de la nuit favorise l’éclosion.
Techniquement parlant, l’écriture se caractérise par un large accompagnement
d’arpèges, véhicule d’une harmonie souvent audacieuse, sur laquelle se greffe
et se développe une mélodie aux volutes capricieuses. Le nocturne ainsi conçu
n’est pas une pièce de concert, au sens virtuose du mot, mais une confidence
d’artiste à recueillir dans l’intimité d’un boudoir ou d’un salon .
Bien que John Field ait écrit sept concertos pour piano et une série de compositions
de chambre pour piano et cordes, son principal titre à la postérité réside dans ses
dix-huit Nocturnes .
Pour moi ce qui est intéressant c’est la technicité du morceau ; beaucoup de trilles,
de petites appogiatures qu’il faut faire comme si c’était un chant d’oiseau dans la
nuit. On ne sait si Field et Chopin se sont rencontrés, mais le premier a probablement
influencé le deuxième. Il est intéressant pour moi d’aller à la rencontre de
compositeurs inconnus et de ne pas jouer ce que jouent les autres, pour avoir un défi
à relever, et ma propre interprétation de l’œuvre. Je le joue un peu plus lentement que
l’interprétation qui est donnée ici…Pour moi la vitesse enlève de la « couleur » sonore et
diminue l’intensité romantique de la pièce….
J’en suis aux 2/3 pour le moment….
Hommage à Brigitte ENGERER
Voilà une pianiste qui nous manquera. Elle jouait à la perfection,
tout en gardant une âme d’enfant. Quand elle enregistrait en
studio, elle amenait des affaires personnelles, des peluches,
pour se re-créer un monde bien à elle. Elle jouait beaucoup en
quatre mains, en particulier avec Boris Berezowski, qui, d’élève
finit par devenir un ami. J’avais pu les voir aux
victoires de la musique à la télé que je ne rate jamais malgré mes
nombreuses occupations, car, pour ceux qui me connaissent,
je suis totalement incapable de regarder la « trash TV » que l’on
nous sert sans arrêt. Je regarde les documentaires et les
actualités, parfois des bons policiers.J’ai failli la voir en concert ici,
mais finalement cela n’a pas eu lieu car l’orchestre de Bretagne
n’avait plus de subventions et ils ont du annuler des concerts,
dont celui que j’avais choisi ou il y avait du Lizst et du Fauré !!!
Je ne sais pas trop faire des nécrologies, aussi je vous dirai
que j’appréciais en elle son jeu spontané, sa gaité, son sourire.
Elle jouait les morceaux les plus difficiles avec talent et brio, et,
contrairement à plein d’autres, gardait sa partition,
ce qui évitait le stress du trou de mémoire….
Il y avait une certaine complicité avec le public.
Vous auriez du voir mon chat Phoebus en extase lorsqu’elle jouait
les berceuses de Fauré avec Boris Berezowski, surtout la première
…Car quand des morceaux ne lui plaisent pas, il crache vers les
enceintes, et Gypsi fait pareil. ….Mais il faut un peu « la raconter »,
aussi je vous donne ci-après un extrait d’un article du point.
La pianiste française Brigitte Engerer, disparue samedi à l’âge
de 59 ans après une brillante carrière internationale, était une
femme de cœur et de passion, habitée par la musique française,
mais aussi par le répertoire russe. Décédée des suites d’une
longue maladie, Brigitte Engerer a donné son dernier concert
le 12 juin au théâtre des Champs-Élysées à Paris, aux côtés de
l’Orchestre de chambre de Paris avec lequel elle a interprété
le concerto de Schumann.
« Ce soir-là, jamais un piano n’a autant chanté », a commenté
le violoncelliste Henri Demarquette, ami et compagnon de
travail de Brigitte Engerer. Pour lui, « elle était parvenue à
une complétude totale d’artiste et ne jouait pas une note
qui ne soit de l’amour ». Cinquante ans auparavant, à l’âge
de neuf ans, la pianiste donnait son premier concert dans
cette salle. Éprise du répertoire romantique, Brigitte Engerer
était une virtuose formée à l’école russe. Elle avait quitté Paris
à l’âge de 17 ans, pour étudier en URSS, à l’invitation du
Conservatoire de Moscou. « Une partie d’elle-même est
devenue russe à jamais », selon son agent Hervé Corre de
Valmalète.
Pour Stanislas Neuhaus, l’un des plus grands pédagogues
russes et qui a été son professeur pendant cinq ans, Brigitte
Engerer était « l’une des pianistes les plus brillantes et les
plus originales de sa génération ». « Son jeu se caractérise
par son sens artistique, son esprit romantique, son ampleur,
la perfection de sa technique, ainsi que par une science innée
d’établir le contact avec l’auditoire », disait-il. « Je fonctionne
au désir. Sans cela, je ne peux rien faire », affirmait pour sa
part Brigitte Engerer.
« J’aime me fondre dans le son »
Pour Hervé Corre de Valmalète, cette artiste était « la plus
internationale des pianistes françaises ». Elle a joué avec
les plus grands, comme Herbert von Karajan qui l’invite,
alors qu’elle a seulement 25 ans, à se produire avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, puis à participer aux fêtes du
centenaire de l’orchestre. Elle fera ensuite ses débuts avec
l’Orchestre de Paris sous la baguette de Daniel Barenboim.
Elle jouera aussi avec l’Orchestre philharmonique de New
York sous la direction de Zubin Mehta.
La musique de chambre occupe une place de choix dans sa carrière.
« J’aime me fondre dans le son et les couleurs de l’autre pour ensuite
les nourrir des miens », assurait-elle. Brigitte Engerer aimait jouer
avec ses amis de toujours, comme le pianiste russe Boris Berezowski,
Michel Beroff, l’altiste Gérard Caussé, Olivier Demarquette. Le
festival de piano de La Roque-d’Anthéron n’a pas connu une
édition sans elle. Pour le directeur du festival René Martin, son
ami, la pianiste « était une artiste rare qui ne trichait jamais ».
« Elle n’essayait pas de séduire, elle était toujours dans la
vérité », a-t-il confié après son décès.
Victoire d’honneur .
Née le 27 octobre 1952 à Tunis, Brigitte Engerer enseignait
auConservatoire national supérieur de Paris depuis 1994.
Selon son entourage, elle était profondément généreuse,
« à l’écoute des autres, des jeunes, des autres talents dont
elle s’imprégnait ».
Très cultivée, passionnée de littérature, tout particulièrement
russe, la pianiste parlait plusieurs langues étrangères. Elle
a été mariée à l’écrivain Yann Queffélec et avait une fille de
27 ans et un fils de 18 ans. Chevalier de l’Ordre national de la
Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du mérite,
commandeur de l’Ordre national des arts et lettres, elle a reçu
en 2011 la victoire d’honneur pour l’ensemble de sa carrière,
par les Victoires de la musique classique.
Regardez et écoutez la pianiste
lors de la cérémonie des victoires
de la musique classique l’an dernier :